USA / 2001 / 1H36
Réal: Miguel Arteta.
Act: Mike White, Chris Weitz, Lupe Ontiveros, Beth Colt, Paul Weitz.
Scénario: Mike White.
Image: Chuy Chavez.
Musique originale: Joey Waronker, Tony Maxwell et Gregory Hormel.
Montage: Jeff Betancourt.
Production: Blow Up Pictures.
Distribution:
Sagittaire Films.



Buck a 27 ans et vit toujours chez sa mère. Celle-ci meurt. Buck se décide alors à renouer le contact avec son vieux copain d'enfance, Chuck, devenu homme d'affaires en instance de mariage. Les retrouvailles tournent vite court et Buck devient vite encombrant pour son ami retrouvé, notamment parce qu'il emménage dans la ville de Chuck et que son amitié se révèle plutôt être de l'amour.

 


( lire la chronique)

 

 

Chuck & Buck est un petit film indépendant américain tourné en DV par un inconnu et joué par d'autres inconnus. Autant dire qu'on n'en attendait rien. Et bien on aurait dû car c'est une très bonne surprise.
On s'installe d'abord devant ce qui semble vouloir être une sorte de comédie un peu décalée avec un personnage central " weird " comme on dit là-bas (un film à la Harmony Korine donc) mais très vite, dans les retrouvailles entre ces deux copains d'enfance, on sent que quelque chose ne tourne pas rond et que tout cela va mal se passer. Et on est servi : en vingt minutes, le film devient la quête émouvante et cruelle de Buck pour retrouver une amitié qu'il croyait être restée intacte. En clair, les décalés ont aussi des sentiments et ne sont pas forcément là que pour amuser la galerie. On nous propose donc un constat amer sur ce que le monde des wonder boys peut faire sur les gens et sur la nécessité d'évoluer (attention : on reste quand même à mille lieux des mièvreries ricaines habituelles sur la tolérance).
L'interprétation, quant à elle, est exemplaire : Mike White fait plus que convaincre dans le rôle de Buck à tel point que, étant donné qu'il est l'auteur du scénario et de même que Buck écrit une pièce sur son histoire, si tout cela n'est pas quelque peu autobiographique.
La fin laisse entrevoir moins de noirceur et nous fait respirer. Heureusement.
Emmanuel Gibouleau